traviata

Eva's life

Vendredi 8 octobre 2010 à 23:07

 Putain quelle journée ! Jamais j'aurais cru vivre ça, un jour comme celui-là, si intense en émotion, en interdits transgressés. Aujourd'hui j'ai fait mon petit Mai 68 à moi, ma petite révolution personnelle.

Tout a commencé hier soir : 
Violente, très violente dispute avec Tom. Je pensais que tout était fini, qu'il n'y aurait plus jamais rien. Que 7 mois d'amour allaient passer à la trappe à cause de ses putains de désirs de séduction. Malgrès tout masculin.. 
Grosse crise de larmes de mon côté, grande discution avec ma mère sur l'amour, ma vie et tout. Puis grande discution avec Tom. On prévoit de se voir le lendemin, donc aujourd'hui à 8h30 au Grand Théâtre de Provence. 

Ce matin : 7h30 

Ma mère m'a enmenée en voiture à la gare routière, comme tous les matins. Puis elle est repartie. J'attends quelques minutes et au lieu d'attendre sagement mon bus comme j'ai coutume de le faire tous les matins, je me redirige vers la ville. Vêtue d'une jupe gothique à volants American Apparel, d'une chemise noire à pois blancs XL ceinturée à la taille. Escarpins noirs de ville et grande étole rouge Mon maquillage est léger, ni le mascara, ni le crayon n'ont pu atténuer le visage de mourante avec lequel je me suis levée ce matin. Les larmes de la veille encore encrées dans mes joues. 

Un homme, ( distributeur de " direct matin " ) me dit " Bonjour " les yeux pleins d'attirance. Je réponds d'un Bonjour amusé et surpris. Je continue mon chemin vers la ville qui s'éveille, il fait encore presque nuit. Je rentre dans un café à la Rotonde " Le festival " où je bois un café à 1,90 en lisant le Be de cette semaine et en attendant Tom, qui me scande des " Je t'aime " pleins de culpabilité par textos. 

A 8h06 je règle mon café et je commence à marcher vers les allées provençales et le Grand Théâtre. Il me dit " Je suis arrivé " , je le vois, il a mit son manteau gothique : celui que j'adore. Il a du faire exprès. Lorsque nous nous apercevons, mes pas s'accélèrent d'eux mêmes, le coeur encore ravagé par la douleur. Il vient lui aussi vers moi, on se prend dans les bras. Il me serre fort, puis nos lèvres tremblantes s'embrassent. Je suis encore réticente à ces baisers, je souffre encore. 

Je décide d'aller dans un endroit de la ville qu'il ne connaît pas. Aller dans un bistrot populaire où ni lui ni moi ne sommes jamais allés. On prends une table, il prends un chocolat viennois, et moi mon deuxième café ( à 90 centimes cette fois ). Nous parlons longtemps encore, la situation se débloque petit à petit. Je l'aime, oui et je veux pas que nos chemins se séparent maintenant. Lui non plus. Il dit qu'il m'aime aussi. 

Il est 9h32, ça fait une heure qu'on est ensemble et il a cours à 10h à l'autre bout de la ville. Nous quittons le bistrot main dans la main et nous retournons vers le cours mirabeau en prenant des ruelles désertes et populaires. Tous les deux, main dans la main. En évitant toutefois les abords du palais de Justice ( où l'on serait susceptibles de croiser ma mère ) Je sèche les cours, aujourd'hui et cela me procure une sensation de liberté vivifiante, d'indépendance.

Je le laisse en haut du cours. Il me propose d'aller en cours avec lui. Cours de philo de terminale. Mais je ne préfère pas, j'ai besoin de me retrouver seule et de savourer cette liberté conditionnelle dans laquelle je me trouve. En toute illégalité.

Je décide de faire un tour dans mon ancien collège. Je vois et discute avec quelques profs : Tu n'as pas cours Emmanuelle ? Non, j'ai pas cours ce matin. Je suis une belle menteuse. Belle, car tout le monde me l'a dit aujourd'hui. 

En sortant du Collège je me redirige vers les allées provençales où je fais un peu de lèche-vitrine et où je renouvelle ma trousse de maquillage chez Séphora. J'achète des boucles d'oreilles pour l'anniversaire de ma mère, dimanche. 2 jolies paires que je lui piquerais :) En me rendant vers une papeterie du coin dans laquelle je n'ai jamais mis les pieds, un nouvel admirateur se fait connaître par un " T'es charmante " auquel instinctivement je réponds " Merci ". Dans une petite rue perpendiculaire à la place de la mairie, j'achète deux cornes de gazelles pour 2 euros. J'adore ça, les patisseries arabes. 

Je retraverse la ville ( en évitant soigneusement le cours ), d'autres hommes s'arrêtent sur mon passage en me regardant intensément. J'arrive sur la petite place près du Lycée de Tom ( il est 11H30 et on a rdv au lycée à midi ) je bois un troisième café au Bulldogge ( 1,40 ) et en profite pour me maquiller avec mes nouveaux produits. 

A midi je rentre au Lycée, Tom me rejoint rapidement et on s'assoit sur un banc, je suis songeuse mais je fais des efforts. Malgrès tout je me sens bien. Puis là, un grand type en tenue de sport, chapelet au cou vient pousser mon sac et s'assoir à côté de moi " Salut bébé " puis à Tom " Tu peux enlever ta main de là stp ? " ( Tom avait son bras autour de mes épaules ) Le grand type a mis son bras autour de moi, me touchant l'épaule droite, Tom me touchant l'épaule gauche. Il a finis par dire " Non, mais là non, tu la touche pas " et le grand mec s'est excusé auprès de moi et est parti aussi rapidement qu'il avait surgi. Un  peu plus tard, ce même garçon, nous croisant dans un couloir a lançé à Tom " C'est bon tu peux la lacher un peu elle va pas s'envoler " auquel Tom a répondu par un " La ferme " timide. Je suis allée une vingtaine de minutes à son cours de Théâtre. Mais ma mère m'a appelée ( me croyant à Luynes ) pour savoir si je n'avais pas eu de pb avec ma prof de gym ( parce que ma mère savait que j'allais pas aller en cours de gym ) je lui ai répondu que je ne l'avais pas vue et que j'étais très fatiguée et que j'allais peut être rentrer à Aix, que je me sentais pas de faire 2 heures d'éco. Je lui fais donc croire que je rentre à Aix en car. Elle me dit de la rejoindre à son bureau. Mais là je commence à avoir faim ( pas mangé depuis la veille midi ! Et des cafés pour m'attaquer le foie ! ) Je me pose donc dans le petit jardin du Conservatoire et je mange ma corne de gazelle. 

Je rejoins ensuite maman à son bureau et elle me propose d'aller boire un pot avec elle sur le cours ( pour consoler sa fille déprimée ). Cette fois-ci je n'ai pas bu un café mais un ice-tea !  ( Fière de moi ) Nous passons ensuite au Monoprix et elle m'achète des ballerines grises ( mes escarpins m'ayant à force de cavaler mis les pieds presque en sang ), elle retourne travailler et moi je reste en ville faisant un tour à Sephora ( encore ) et dans d'autres lieux pour ensuite regagner la place près du Lycée de Tom, je me pose sur un banc et je réflchis quelques minutes à ma vie et à ma relation avec lui. Je rentre à nouveau dans son lycée, il est 14h45. Je rencontre une amie du Collège avec qui je patiente jusqu'à la sonnerie. A 15h je retrouve Tom et on va boire quelque chose au Buldogge ( je ne prends rien, lui prend un indien ( orangina + grenadine ). Nous parlons encore un peu puis nous retournons au Lycée où j'assiste à son cours d'allemand me faisant passer pour sa correspondante américaine... Ma mère me croit chez une amie, rattrapant les cours d'eco.

Après ce cours d'allemand ennuyeux ( je ne parle pas allemand.. ) nous descendons le périf pour arriver au bureau de ma mère où je dois prendre mes affaires de flûte ( Tom m'attend dans une rue parallèle ) Je prends mes affaires de flûte et le rejoins. Nous passon quelques minutes d'amour dans cette rue puis nous allons au Conservatoire pour mon cours de flûte. Il doit malheureusement s'en aller au bout d'un quart d'heure ( cours de chant ). Après ce derniers cours je retourne une énième fois voir ma mère et nous rentrons chez moi où je prends un bain chaud, continuant mon Be sur le style des françaises. Je me prépare ensuite pour aller au Théâtre voir une pièce contemporaine. Je pousse un peu plus le maquillage mais reste en ballerines puis nous allons voire cette pièce : " Le mec de la tombe d'à côté " Pas mal, un beau texte et de bons acteurs. Une bonne soirée qui aurait été parfaite si on avait pu boire des coupes de champagne. Mais ayant le ventre presque vide, j'ai préféré éviter l'alcool ce soir. 

Là je suis devant mon ordi, toujours en tenue de soirée ( jupe gothique + haut gothique ), très bien maquillée ( nouveaux supers produits ! :) ) et morte de fatigue ! Je suis courbaturée complètement et un peu perdue psychologiquement. Mais quelle journée illicite formidable ! 





Dimanche 3 octobre 2010 à 12:48

A ce stade de mon blog ( qui ne décolle pas d'ailleurs ! ) je voulais parler un peu de cette tragédie magnifique ( la plus belle à mes yeux ) qu'est Phèdre. Phèdre de Racine, une merveille.

Voici l'argument de la pièce en quelques phrases. Pièce découpée en 5 actes.

La scène est à Trézène , ville du Péloponèse.

Acte I (5 scènes)

Hippolyte, fils de Thésée, annonce à son confident Théramène son intention de quitter Trézène pour fuir sa belle mère Phèdre qu'il n'aime pas et surtout pour fuir son amour pour Aricie, sœur des Pallantides, un clan ennemi. Phèdre, épouse de Thésée, avoue à Œnone, sa nourrice et confidente, la passion qu’elle ressent pour son beau-fils Hippolyte. On annonce la mort de Thésée.

Acte II (6 scènes)

Aricie avoue qu’elle aime aussi Hippolyte. Il lui propose de prendre le trône d’Attique. Phèdre supplie Hippolyte de s’occuper de son fils, mais elle finit par lui annoncer son amour envers lui. En le voyant étonné et timide, elle prend son épée pour en finir avec sa vie. Œnone l’arrête. Théramène dit qu’on a peut-être vu Thésée.

Acte III (6 scènes)

Thésée, qui n’est pas mort, arrive à Trézène et s’étonne de recevoir un accueil si froid : Hippolyte veut fuir sa belle-mère et il envisage d’avouer à Thésée son amour pour Aricie, Phèdre est submergée par sa culpabilité. Elle vole même l’épée d’Hippolyte, ce qui empêchera ce dernier de se défendre moralement durant le dernier acte.

Acte IV (6 scènes)

Œnone, qui craint que sa maîtresse ne se donne la mort, déclare à Thésée qu’Hippolyte a tenté de séduire Phèdre. Thésée bannit Hippolyte et prie Neptune, dieu de la mer, de le tuer. Phèdre veut le faire changer d’avis mais elle apprend qu’Hippolyte aime Aricie. Furieuse d’avoir une rivale, elle renonce à le défendre.

Acte V (7 scènes)

Hippolyte part après avoir promis à Aricie de l’épouser hors de la ville. Thésée commence à avoir des doutes sur la culpabilité de son fils, mais la nouvelle de sa mort survient. Phèdre avoue tout à Thésée, après avoir banni Œnone qui s’est ensuite jetée dans les flots; elle a pris auparavant du poison et s’effondre sur scène.


Ce que j'aime tout particulièrement dans cette pièce, c'est que tous les personnages sont concernés par la tragédie qui les touchent et que tous les personnages sont interessants de par ce plan. Phèdre, à l'évidence est un personnage qui marque le théâtre par sa tragique existence, mais Aricie, second rôle féminin est un personnage si ce n'est tout aussi complexe que le rôle éponyme.

Voici un extrait de la version mise en scène par Patrice Chéreau :

Des frissons... ça donne des frissons..

Présents dans cet extrait :

Phèdre :  Dominique Blanc
Hippolyte : Eric Ruf
Théramène : Michel Duchaussoy

Voilà, un premier goût de cette superbe version, pour la voir en entière allez sur Youtube, elle y est complète :)

Jeudi 30 septembre 2010 à 22:31

Belle chanson, beau texte :



J'aime bien la version d'April March aussi, plus moderne :



Tellement actuelle. Comme quoi les classiques sont intemporels.

Dimanche 26 septembre 2010 à 20:32

 Nouveau Lycée.
Nouvelle classe. Nouveaux profs. Nouveaux cours.

Il y a bientôt 1 mois que je suis rentrée au Lycée, des années semblent s'être écoulées depuis le Collège. Tout d'abord il y a le Goncourt des lycéens. 14 bouquins à lire en deux mois. J'étais enthousiaste au début, pas mal comme rentrée littéraire.. Un des élèves de notre classe se fera élire pour resprésenter ses camarades à Rennes, ou il rencontrera les académiciens et élira le Prix Goncourt des Lycéens...

Concurence stupide !

J'aurai aimer y aller, moi, qui aime profondément la littérature et rêve de les rencontrer, ces académiciens. On ne lit plus à présent par plaisir, par goût littéraire, on lit pour se faire élire, on lit à la chaîne, sans s'attarder sur les mots ! 
Qui aura lu les 14 livres le premier ? Lisez mes mignons, lisez !
Qui aura le susucre le premier ? ça me dégoûte de voir des filles comme L. qui ne savent pas qui est Camus, qui est Duras et ce qu'est que le prix Goncourt, faire la course pour tester ensuite sa popularité et se placer au devant de la scène.. ça m'énerve.

Nouvelles têtes. Nouvelles matières. Nouvelles emmerdes.

Ils me manquent mes amis du Collège. Les profs aussi.  Je suis parachutée dans ce monde nouveau où je m'interroge : j'y ai ma place ou non ?
Moi qui voulais aller en option théâtre à Cézanne pour engranger ma destinée d'artiste ratée ! Je suis à Luynes, j'apprends l'anglais.
Ils sont tous forts, tous des têtes. Moi je n'attends qu'une seule chose c'est  rentrer chez moi, le soir.. à 19h..

" Live a little more in english, and you'd become billingual and bicultural "

Mrs H. scande ce conseil à tout va pour nous forcer à rentrer dans sa langue, à progresser, à devenir l'élite de ce monde... C'est simpa de vivre en anglais, Shakespeare c'est beau.. Je vais m'entraîner dessus d'ailleurs. Faut que j'achète Roméo & Juliette... 

Acting in English = Living in English.

Il est 20h20 faudrait que je bosse un peu.
Il faudrait aussi que je fasse plus de sport. Que je mange un peu moins.
Que je me couche tôt. Que je dorme surtout.

Tom et moi, c'est plus ce que c'était.
Victor et moi, ça va..
Maman et moi, l'horreur..

J'ai l'impression d'être seule, de ne pas savoir à qui parler.. J'ai pas envie de parler. Et je me fiche de l'image de dépressive que je vous donne, lecteurs.

De nouveau, ce besoin d'écrire. Pas bon signe.

Aller, je vais faire mon latin..
 
Latin sucks. English sucks. High-school sucks..

Samedi 14 août 2010 à 17:30

 J'allume. 
888
J'attends. 
0.0
Je monte dessus. Les chiffres défilent.  
52.6-52.8-52.6 

 
 
 

Presque 53. Encore heureux je n'y suis pas encore. Je vais pouvoir perdre les 600 grammes excédentaires. Cela faisait quand même longtemps que je ne m'étais pas pesée. Mais récemment, j'ai appris que j'avais des kilos en trop. J'ai voulu le vérifier. 
Mon IMC est correct, j'ai connu pire..

Tout à l'heure je suis tombé sur un blog. Une jeune fille, le même âge que moi, la même taille que moi, végétarienne ( comme moi ) souffrant d'anorexie et ne mangeant rien de journées entières pour peser moins de 40 kg. 
ça fait peur.. de vouloir cette maigreur funèbre. 


Un mauvais souvenir. 
 
 
 
 J'aimerais être mince. Plus mince du moins. Pas maigre, non.. J'ai pu comprendre que ce n'était pas ma nature... 
 
Les danseuses sont plus minces que ça d'habitude ! 
 

C'est ce que les plus francs me disent lorsque je parle de mon loisir, de mon goût pour la danse.. D'autre se retiennent, ne disent rien. 
C'est malgrès tout tellement difficile de se regarder dans le miroir de la salle de danse, à côté d'elles, les minces, si jolies.

J'aimerais m'affiner. Je n'ai aucune volonté. 

C'est un cercle vicieux que de vouloir maigrir. Vouloir maigrir c'est n'importe quoi. Combien de femmes ne voit-on pas dévorer des calories à l'état pure tout en disant  " Demain je commence un régime ". Ma mère en fait parti. Et jamais je ne veux devenir comme elle. Physiquement parlant bien sûr. On m'a fait la reflexion il n'y a pas si longtemps " Mais plus tard tu ne seras pas grosse, tu seras un peu comme ta mère " . 

JAMAIS ! 
Je fais ( ou plutôt ) je faisais tout pour justement ne jamais lui ressembler. Prendre soin de moi, de mon corps. Et être féminine. 
J'aime ça, prendre soin de moi. Je suis paresseuse voilà tout. 

Les femmes minces qui prennent soin d'elles seront toujours respectées ! 


Ce n'est pas une maxime foireuse que j'énonce là, mais une triste constatation... Lorsque l'on ne sait pas quoi critiquer pour faire mal, les ( connards? ) gens attaquent le physique. On n'est pas ( toujours ) responsable de son physique. 


J'allume. 
888
J'attends. 
0.0
Je monte dessus. Les chiffres défilent.
51.8-52.0-51.8

Encourageant.  
 
 

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